samedi 6 septembre 2008

LD GERARDMER

C'était mon objectif 2008 : être finisher sur un Longue Distance. Objectif atteint, oui, mais non sans mal !!!

Cette journée apocalyptique restera lgtps dans ma mémoire ...Gérardmer un cauchemard de pluies pendant 8h35 sans une seconde d'arrêt. Il fallait aller chercher la motivation très très loin et l'esprit de mon club m'a vraiment aidé pour venir à bout de cette course.

Vendredi : super soleil ! On a tous le sourire aux lèvres en se disant que ce LD va vraiment être top. Reconnaissance du tour vélo l'après-midi avec un soleil magnifique presque trop chaud, les cols montés à presque 20 de moyenne, des descentes où l'on peut vraiment attaquer à plus de 50 sans forcer, je me dis que demain cela va être un massacre !

Samedi : un des jours les + long de ma vie !

6 heures, on voit encore les étoiles.

6 h 30, on ne voit même plus le balcon du chalet tellement il pleut... Rien que d'aller à la voiture = trempé. Le dépôt des sacs se fait sous des trombes d'eau : sur le sac blanc est imprimé "WetSuits", il y a de quoi rire s'il reste encore un peu de second degré dans un coin du cerveau... ce sont ces mêmes "WetSuits" qu'on retrouvera à la fin de la journée et qui nous rappelleront que la limite a été dépassée depuis longtemps, et qu'à part l'hypothermie, il n'y a plus d'autre issue...

DEPART 8h40 : coup de sifflet pour donner le départ de cette course (support des championnats d'Europe). Du coup, pour la première fois de ma vie, je nage avec des super pro et je ne suis pas si ridicule que ça. J'ai même la surprise de sortir devant des Elites après ces 4000m de natation !

NATATION

Finalement, les 5000m de la traversée du lac m'ont servi car je me souviens d'avoir été frustré de m'avoir trop réservé. Du coup, là, j'y suis allé à coeur joie sachant que j'avais le jus pour faire 5000m !!! Le seul point commun était la météo malheureusement : je croyais que mes lunettes s'étaient remplies d'eau, mais en fait il pleuvait tellement fort que les gouttes rebondissaient à la surface du lac et formaient un rideau totalement opaque

VELO

Les sacs de vêtements s'étaient avérés fragiles et se sont plus ou moins déchirés. Résultat : la tenue vélo est déjà ruisselante et que faire ? mettre le plus de couches possibles pour éviter le froid ? c'est décidé : 2 paires de chaussettes, des gants, trois couches au-dessus dont une imperméable et puis floc, floc, c'est parti pour retrouver le vélo dégoulinant et froid (on voit rien à 50 mètres) ... Alors qu'est-ce qui peut bien motiver à ce moment-là ??? Heureusement qu'il y a les "amis-ennemis" : ne pas se faire reprendre par les copains, allez, va pour ce challenge. Pour une fois, en partant avec l'élite et les cracks européens, je me fait enrhumer en vélo mais au moins je savais pourquoi :-))) La route très souvent transformée en rivière ondulante dans certaines portions de descente, et puis 9 montées, 2300 de dénivelé +, çà marque ... Bien moins rapide que le tour de la veille, calme dans les parties montantes, et puis tant pis, premières descentes, je me dis on verra bien : bien couché sur le prolongateur j'en double qq uns comme un turbo en regardant le compteur tourner entre 55 et 60 avec un véritable torrent soulevé par la roue arrière et qui glacait le dos. Aujourd'hui, je me dis que j'y suis peut-être allé un peu fort sur ces descentes...

Je boucle mes 120km de vélo et toujours aucun pote du club qui m'a tapé sur l'épaule en me balançant un "Good Swim" moqueur lol !!!

COURSE A PIED

Retransition avec vêtements dégoulinants, changés pour rien : je décide de rester en tri-fonction. Début de course, je rentre dans ma coquille, là il n'y a plus personne, je suis tout seul dans ma tête et dans mon corps, je fais abstraction de tout le reste, il faut y aller, j'y arriverai, 30 kms c'est rien du tout, 2h30 c'est rien du tout.

Les km défilent tjs en me disant que bizarrement personne du club m'a doublé. Là je me dis soit je suis en train de faire une très grosse course soit ils ont tous creuvé 2 fois ... Il s'agissait de faire 4 tour de 7,5km avec 80m de Dénivelé + par tour. Au début du 3ème tour, un début de crampes au molet droit dans 1 des 2 côtes. Je prend mes pastilles de sels et puis ralenti fortement. Je dois alors courir à moins de 10km/h.

Et puis je vois 2 gars de Meudon au loin. ça me redonne la patate pour les chopper et leur mettre 1 tour (on est sadique dans ces moments là).

On discute un peu mais il est pas beau à voir, très fatigué, alterne course et marche. Je le laisse et entame mon dernier tour avec entrain en me disant qu'il ne peut plus rien m'arriver.

ARRIVEE: Je vois le chrono en 8h35 et premier du club !!!



Bon après, vaut mieux pas raconter : les pâtes qui ne pouvaient pas atteindre la bouche tellement je grelottais, la Croix Rouge en manque de couvertures de survie, les kiné qui massent avec pas mal de terre coincé dans les poils (j'ai compris pourquoi les cyclistes se rasent les jambes), le retour pour chercher les sacs et le vélo toujours sous la pluie, et le spectacle de nous tous, un peu hagards mais heureux de savoir que tous étaient bien là, course bouclée ou pas (2 abandons pour le club sur 13 partants)