Pas mal d'émotion ce matin là en mettant ma combi pour mon 20ème triathlon pas comme les autres. En effet, prendre le départ de mon 1er Ironman (3,8/183/42,195), c'est un truc qui vous marque.
Comme j'allais me lever à 4h30, je suis parti le samedi rejoindre les copains de club (nous étions 15 à prendre le départ de cette course) afin d'être sur place et d'échanger nos stress respectifs et nos choix sur nos matos ...
Le samedi se passe dans la bonne humeur mais voilà que je me fais piquer par un moustique ou plutôt une araignée en fin d'aprèm. Avant de me coucher vers 22h ma cheville a doublée et j'ai sérieusement mal au point de ne plus poser le talon au sol.
Ma participation du lendemain est alors remise en cause si ça ne dégonfle pas durant ma ptite nuit.
4h30 : réveil.
Encore gonflé mais quasiment plus de douleur et j'arrive à marcher. Allez hop, je me prépare je ne suis pas venu ici pour me plaindre d'une tiote piqûre !! On verra bien au moment de courir car sur le vélo ça devrait aller...
Dans le gîte c’est l’effervescence alors qu’il fait nuit noire dehors, toute le monde a la tête dans son sac pour rien oublier ;-))
6h : Arrivée dans le parc à vélo.
J’installe mon vélo et prépare toutes mes affaires pour mes 2 futures transitions pour ne pas perdre de temps à chercher mes affaires à la sortie de l'eau et après le vélo. A ce moment là, imaginez 400 personnes sans un mot : heureusement l'organisation avait mis de la techno pour nous réveiller et afin d'éviter d'entendre ce silence. La pression monte !!
Il fait 16°C, mais on est tous ou presque torse nu en fumant en train de se changer pour mettre notre combar.
7h : départ
Plus le choix, faut aller à l'eau. Bonne surprise, elle est à 19°C donc plus chaude que l'air ce qui donne une impression de chaleur relative.
Corne de brume qui retentit et c'est parti pour 3800m. La guerre de l'eau commence comme à chaque tri. Chacun veut prendre la place de l'autre en le coulant ou en nageant sur son dos. On ressent des coups de jambes, de coudes et quand on lève la tête pour voir si on nage bien droit vers la bouée de signalisation, on voit rien tellement ya de vagues et de mousse provoquaient par les 400 nageurs au taquet.
Une fois que les kéké sont essoufflés, il ne reste que les nageurs et alors je peux prendre ma nage en essayant de ne pas forcer : la journée va être longue ...
7h57 : sortie de l'eau
Le soleil qui se lève sur le canal avec une petite brume à fleur d'eau nous offre un spectacle magnifique : quel plaisir d'être là. Je cours jusqu'à ma ptite chaise dans le parc à vélo pour enlever ma combar et mettre mon casque. D'habitude, je ne prend pas le temps de mettre des chaussettes mais là si. Un maillot de vélo au dessus de ma trifonction, des gants, mes chaussures vélo et c'est parti pour 3 boucles de 61km à faire avec vent de face les 35 premiers km. Je me force à pas rouler trop vite suivant les conseils de mes potes expérimentés (1 d’entre eux faisait son 12ème Ironman).
10h : fin 1er tour
Tout va bien même un peu trop bien et me dit que je vais accélérer un peu car ça me soule de me faire doubler tout le temps. Je commence donc le 2nd tour en appuyant un peu + sur les pédales pour rouler à 35 et en oubliant les conseils des copains : je vais le payer cash au 3ème tour. En tout cas, je prends beaucoup de plaisir à rouler dans cette campagne nordiste vidée d'automobiliste. Le paysage est super beau avec un soleil qui commence à chauffer et faire briller les champs de blé ... Je me dit que je suis privilégié de voir ça !!
12h : fin 2nd tour
Commence à être un peu entamé le Nico !! Normal j'ai fais mon kéké en accélérant et en laissant trop d'énergie sur ces 60 derniers km. En plus, j'ai mal dans le bas du dos ce qui m'oblige à me mettre en danseuse de temps en temps pour me soulager un peu. J'ai fait l'impasse sur une étude posturale de mon vélo et je m'en mort les doigts : pas la bonne position pour une si longue distance.
Comme on dit, je prends mon mal en patience mais ma vitesse baisse largement et chaque côte devient très difficile ... A cause de cette douleur, le plaisir n’est plus là et ne pense plus qu’à une chose rejoindre le parc !!
14h15 fin vélo
J'arrive enfin au parc et vais pouvoir changer de position en me mettant debout : quel soulagement !! Et quel bonheur de voir ma ptite femme et Sandra m'attendre pour m'encourager pendant ma transition. Les quelques mètres pour rejoindre ma place sont toujours remarquables car on marche tous avec un balai dans le cul tellement ça fait bizarre de demander à ses jambes de courir après 6h15 de vélo.
14h20 début càp
Pendant que je me change et que j’entends Sandra crier « Allez Papa !! », je vois mon pote me prendre en photo. Pourquoi ne se change-t-il pas lui aussi pour aller courir ? En fait, il a eu une double crevaison et comme il n’avait qu’une chambre à air : les boules, il avait roulé 8000km pour ce Ch’triman (pour info je n’avais que 3100km) …
En course à pied, parcours agréable d’une boucle de 10,5km à faire 4 fois alternant portions ombragées et plein soleil. Différents passages permettent de croiser les copains et ainsi suivre leurs évolutions en jaugeant leurs fraîcheurs.
15h20 fin 1ère boucle
Plutôt surpris de courir facile et me force à pas m’enflammer car la ligne d’arrivée est encore loin.
Un ptit bisous à Flo et à ma choupinette et c’est reparti pour le 2nd tour. Je prend mon pied à courir vous imaginez pas à quel point surtout que je double pas mal de monde !! Certains marchent, d’autres s’étirent pour enlever leurs crampes (ils ont mal géré leur alimentation vélo), quelques uns vomissent derrière les arbres ce qui me donne encore + de jus car je vais super bien et mon mal de dos est parti …
16h32: fin 2ème boucle
Les jambes commencent à être lourdes et ma vitesse commence à chuter heureusement moins vite que mon moral. A ce moment là je ne vois que le verre à moitié vide en me disant que je dois courir encore un semi marathon. Mes parents m’attendent avec mes ptites femmes et grâce à eux je repars regonflé pour mon tour n°3.
17h50 : fin 3me boucle
Cela a été sûrement la partie la + difficile de ma journée. C’est qu’intervient l’esprit du sport car les uns encouragent les autres : ambiance extraordinaire, on en oublierait presque la compétition tellement l’entraide est forte. Pendant ce temps, les kilos passent et voilà la borne km7 !! Encore 3,5km et j’entamerai mon dernier tour. Le moral revient et c’est fou comme le psychologique a un rôle important dans l’effort physique !!
19h08 : fin 4me boucle
On me remet mon dernier collier (preuve que j’ai bien fait 4 tour) et m’aperçois que les spectateurs sont encore + nombreux que tout à l’heure. On applaudit, on crie, ya des banderoles d’encouragement partout, des crécelles, des trompettes, des gamins qui n’attendent qu’une chose c’est que tu leur donne une tape dans leur main à ton passage…
Moments inoubliables que de courir dans ces conditions et voilà que j’arrive même à accélérer. Mais la fatigue est quand même bien présente et mon objectif est maintenant de ne pas marcher en courant qu moins jusqu’au ravitos espacé de 2,5km. Eh bien, c’est long 2,5km : truc de ouffs !!
Arrivée : une belle médaille
Dernière ligne droite et ma chérie est là pour me donner Sandra. Encore un moment unique de courir les 100 derniers mètres avec ma fille après 12h09 d’effort !!
En conclusion, j'ai adoré avec des super images plein la tête et je pense déjà à recommencer : c’est grave docteur ?
